Les métiers du végétal d'ornement : les ingrédients d'une sortie de la spirale négative
On peut faire dire aux chiffres ce que l'on veut. Ceux de la filière horticole, d'après les observations sur les deux dernières années, n'indiquent pas encore une tendance nettement positive, mais l'embellie est là.
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Comme chaque année désormais, nous avons rassemblé dans cette dernière édition de l'année, les principales données chiffrées du secteur de l'horticulture, de manière à tenir un tableau de bord représentatif à jour, tout en en proposant une lecture dynamique d'une année sur l'autre. Il conjugue, pour les trois principaux métiers de la filière, production, paysage et distribution, les grandes statistiques structurelles, en général divulguées tous les deux ans, actualisées via l'analyse des événements et des baromètres connus depuis la mise à disposition de ces chiffres, qui prend du temps et les rend toujours un peu datés.
Une situation contrastée, mais globalement des signes positifs pour le secteur
En 2018, après deux printemps plutôt favorables d'un point de vue climatique, les consommateurs ont retrouvé le goût du jardin et des végétaux. D'autant que, malgré la grogne actuelle sur le pouvoir d'achat, le moral des ménages était, ces derniers temps, reparti plutôt à la hausse. Les collectivités, après trois années de retrait des investissements, en raison des nombreux changements d'exécutifs lors des dernières municipales, et parce que leurs budgets ne sont pas en expansion, sont de nouveau actives dans le domaine des aménagements paysagers. C'est ce contexte global qui permet aujourd'hui, à l'occasion de ce dossier « Repères » de fin 2018, de dresser un portrait plus positif de la filière que ces dernières années. Certes, une fois de plus, c'est le secteur du paysage qui profite le plus de l'embellie (page 17), et la reprise de l'activité ne doit pas occulter une pression sur les prix des chantiers qui n'est pas sans poser de problèmes pour la santé des acteurs du marché. Le nombre d'entreprises de production en France poursuit en effet son érosion, même si le rythme de cette érosion a ralenti (page 16). Et dans le secteur de la jardinerie, le chiffre d'affaires du dernier printemps a été plutôt florissant pour le végétal, mais moins pour le chiffre d'affaires global (voir Page 18). Mais au final, 2018 permet de tirer l'un des portraits les plus engageants de notre métier, que nous ayons pu réaliser dans nos colonnes en fin d'année.
Entretenir l'intérêt pour le végétal chez le citoyen consommateur
Les moteurs les plus tangibles de la reprise du secteur (pour la météo, on ne peut s'en remettre qu'au ciel !) devraient poursuivre leur poussée sur les prochains mois. Les élections municipales commencent à pointer leur nez et les équipes en place doivent présenter, en fin de mandat, des aménagements de qualité pour que leur éventuelle réélection se présente sous les meilleurs auspices. Du côté des particuliers, une fois les remous actuels déclenchés par les taxes sur les carburants oubliés, même s'il n'est pas exclu que ce soit long, les augmentations de salaires dégagées par la réaffectation d'une partie des charges sur la CSG devraient plutôt inciter à la consommation. C'est assez encourageant pour l'avenir, même si les prévisions restent une science inexacte. Il s'agit de faire le nécessaire pour donner aux consommateurs l'envie de porter leur intérêt sur le jardin et le végétal...
Le moment d'établir ensemble la palette végétale de demain ?
Ce tableau dressé après deux années de mieux pour notre activité n'est évidemment pas idyllique. Les principales difficultés constatées depuis des années restent d'actualité, le fait que la fourniture végétale en France se fasse en grande partie via des importations et que la balance commerciale de la production frôle toujours le milliard d'euros en est un bon exemple.
D'autre part, le dialogue entre professionnels de la filière, bien qu'il se soit considérablement amélioré ces dernières années, peine toujours à accoucher d'une relation vraiment apaisée et à aboutir à l'établissement de relations de confiance qui permettraient vraiment de mieux valoriser le disponible de l'Hexagone.
Mais qu'y a-t-il justement de mieux, qu'une période plus favorable économiquement pour mettre en place un contrat de confiance d'envergure ?
Et si l'heure était venue de se dire que tout le monde serait gagnant à mieux travailler ensemble afin d'établir des relations plus saines, de manière à disposer de gammes végétales adaptées aux enjeux de demain, qui sont énormes ? Entre les modifications du climat et les pathogènes de plus en plus nombreux et agressifs, établir une palette végétale capable de perdurer dans le temps est une vraie gageure.
Dossier réalisé par Pascal Fayolle
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